Ouagadougou, 28 Août 2024 – Le Niger se dote d’un nouvel outil pour lutter contre le terrorisme et protéger ses intérêts stratégiques. Ce mardi, le Président du Conseil National pour la Sauvegarde de la Patrie, Chef de l’État, le Général de Brigade Abdourahamane Tiani, a signé une ordonnance instituant un fichier national visant à recenser les individus, groupes ou entités impliqués dans des activités terroristes ou d’autres infractions graves.
Ce fichier, prévu par l’ordonnance présidentielle, inclut des critères stricts pour l’inscription et le retrait des noms, ainsi que des mesures de répression sévères pour les personnes inscrites. « Les personnes, groupes de personnes ou entités impliqués dans des actes terroristes ou dans toutes autres infractions portant atteinte aux intérêts stratégiques et/ou fondamentaux de la Nation, ou de nature à troubler gravement la tranquillité et la sécurité publiques, seront fichés », stipule le document.
UN OUTIL ADMINISTRATIF POUR UNE RÉPRESSION ACCRUE
Ce fichier, présenté comme un mécanisme administratif, a pour but de renforcer les efforts du Niger dans la lutte contre le terrorisme. Les faits pouvant mener à l’inscription incluent la commission, la planification, le soutien ou la facilitation d’actes terroristes; l’appartenance à une entité terroriste; et toute menace pour la stabilité du pays. Les actes d’intelligence avec des puissances étrangères ou la diffusion d’informations pouvant troubler l’ordre public sont également concernés.
Une fois inscrits, les individus ou entités voient leurs avoirs financiers gelés, se voient interdits de se déplacer à l’intérieur du pays ainsi que de voyager à l’étranger, et font face à des restrictions sur leurs transactions commerciales. Le Général Tiani a précisé que l’inscription pouvait intervenir dès l’ouverture d’une enquête ou d’une poursuite judiciaire, après une condamnation judiciaire, ou sur demande des services de renseignements.
VERS DES SANCTIONS PLUS SÉVÈRES
Outre ces mesures, l’ordonnance prévoit la possibilité de déchéance de la nationalité nigérienne pour les personnes poursuivies pour ces infractions. En cas de condamnation à une peine d’emprisonnement de cinq ans ou plus, cette déchéance devient définitive, accentuant ainsi la pression sur les individus impliqués dans des activités subversives.
UN COMITÉ NATIONAL POUR SUPERVISER LE FICHIER
Pour gérer ce fichier, un Comité National a été institué. Ce dernier sera chargé de statuer sur les demandes d’inscription ou de retrait et de traiter les contestations administratives. Ce comité aura la lourde tâche d’assurer que ce nouvel outil soit utilisé dans le respect des procédures légales et des droits des personnes concernées.
Avec cette mesure, le Niger affirme sa détermination à combattre le terrorisme sur tous les fronts, en s’assurant que les menaces à la sécurité nationale soient étroitement surveillées et sévèrement réprimées.
La Rédaction. Source ANP