Ce samedi 27 janvier 2024, des milliers de manifestants sont descendus dans la rue pour exiger plus de sécurité dans les dix(10) communes de la province de la Kossi.
Au CELPAC de Nouna , comme point de ralliement, les manifestants ont arpenté l’artère principale de la ville où ils scandaient des slogans de détresse à propos du contexte sécuritaire qui se dégrade davantage.
Une foule survoltée criait » Ça ne va pas », » Nous avons comme l’impression que ça ne travaille pas dans la Kossi », » Il faut aller les chercher là où ils sont pour libérer nos villages ».
Chacun voulait exprimer son cri de cœur. Les manifestants ont fait une halte au rond-point Daniel Ouezzin Coulibaly pour passer des messages de tristesse. Des femmes déplacées internes avec leurs nattes et ustensiles de cuisine pleurent de faim. » Président IB, venez à Nouna nous sauver! Nous sommes en train de crever de faim. Plus rien ne va », S’indignent-elles.
Un vieux manifestant, la soixantaine bien sonnée ,dit ne pas comprendre ce qui se passe dans la Kossi. » Plusieurs dizaines de villages déguerpies depuis deux à trois ans, aucun village installé à l’heure où je vous parle. Au contraire, ce sont des villages qui continuent de déguerpir « , lâche-t-il.
Les manifestants ont par la suite convergé au Haut-commissariat. Là-bas, leur porte -parole a livré un message dans lequel, il a fait un constat amer de la turbulence sécuritaire dans la Kossi: le déplacement massif des populations, des alertes incessantes et des attaques sur les agglomérations et sur les routes. À l’en croire, la Kossi compte 10 communes, sept(7) sont sous blocus, et trois (3) chefs-lieux ont déguerpi, ce sont Kombori, Bourasso et Madouba. Il faut ajouter le déplacement de plus d’une cinquantaine de villages. Notre tissu économique est en souffrance, Ecobank ,la poste et la caisse populaire ont fermé boutique », a-t-il énuméré « Plus ne rien ne va », insiste -t-il. À l’entendre, sur le plan de la santé, des difficultés d’évacuation de patients vers les centres de référence dues au blocus endeuillent chaque jour nos familles. » Population de la Kossi, le devoir nous interpelle, notre survie est menacée », a-t-il lancé.
Pour lui ,des efforts ont été consentis par le gouvernement du président Ibrahim Traoré dans le cadre de la reconquête du territoire, notamment l’installation du 52 et 53 ème RIC de Tougan et à Nouna. » Nous félicitons particulièrement les FDS et les VDP qui abattent nuit et jour un travail formidable », a-t-il reconnu. Cependant, le porte parole a sollicité auprès du gouvernement, le retour des populations dans les différentes localités, la libération de la route nationale 14 et le rétablissement de l’électricité.
Pour finir , il a rappelé que leur détermination reste inébranlable autour du président Ibrahim Traoré, mais il faut plus d’actions sécuritaires dans le cadre de la reconquête de la Kossi.
Du retour au CELPAC ,un groupe de manifestants n’était pas d’accord avec les organisateurs. Pour eux, ils voudraient un message ferme et dur à l’endroit des autorités ,car la situation sécuritaire de la Kossi traîne toujours à cause de leur négligence.
» Discours ni magni( Le discours n’est pas bon », a lancé un jeune manifestant en langue national Dioula après avoir arraché le micro. Il a signifié que le message livré ne correspondait pas à la douleur ressentie et vécue par les populations.
Source: Madi Sidparaadyé Kébré/Burkinaweb.net