Créée en 1973, l’Association Burkinabè des Sages-Femmes et Maïeuticiens (ABSFM) joue un rôle clé dans la promotion des droits en santé sexuelle et reproductive (DSSR) et dans l’accès à une Interruption Sécurisée de la Grossesse (ISG) selon la loi. Comptant 3 580 membres selon les statistiques de 2022, cette organisation professionnelle apolitique et à but non lucratif s’engage dans la formation, la sensibilisation et l’accompagnement des femmes à travers tout le pays. L’Association Burkinabè des Sages-Femmes et Maïeuticiens à travers le Projet Sauver la Vie est le fer de lance du changement de mentalités sur la santé sexuelle et reproductive au Burkina Faso.
Dans cette dynamique, l’ABSFM a organisé des ateliers de formation destiné aux acteurs de l’éducation, aux chefs religieux, aux organisations de la société civile et aux hommes de médias visant à leur fournir les outils nécessaires pour un changement qualitatif des mentalités sur la santé sexuelle et reproductive. La Coordonnatrice du Projet Sauver la Vie (PSLV), Mme KONKOBO/KABRE Boulguissa, a insisté sur la nécessité de vulgariser les textes juridiques relatifs à l’ISG afin de réduire le recours aux avortements clandestins et d’éviter des drames évitables pendant la campagne digitale sur les Droits en Santé Sexuelle et Reproductive qui s’est déroulée du 27 septembre au 4 octobre 2024.
MIEUX INFORMER POUR MIEUX PROTÉGER
Aujourd’hui encore, de nombreuses femmes ignorent leurs droits et les conditions légales qui leur permettent de bénéficier d’une Interruption Volontaire de Grossesse (IVG) sans risque. En l’absence d’information fiable et accessible, beaucoup d’entre elles se tournent vers des pratiques clandestines, souvent réalisées dans des conditions précaires et mettant en péril leur vie.
La sensibilisation autour du cadre légal est donc un enjeu crucial pour lutter contre la mortalité maternelle et garantir aux femmes un accès sécurisé et encadré aux soins de santé reproductive. Le bilan a de quoi choquer et alerter : dans le monde, en 2023, une femme meurt toutes les neuf minutes des suites d’un avortement clandestin. Selon l’Organisation mondiale de la santé, entre 39 000 et 47 000 femmes décèdent chaque année des suites d’une IVG non médicalisée. En plus, Citant l’annuaire statistique 2018 du ministère de la Santé du Burkina Faso, près de 11% des décès maternels sont liés aux avortements compliqués et 87 200 femmes ont pratiqué un avortement clandestin au moins une fois dans leur vie.. En renforçant la formation des professionnels, en outillant les acteurs éducatifs et en informant les populations, des avancées significatives peuvent être réalisées dans la protection des droits et de la santé des femmes burkinabè.
L’Association Burkinabè des Sages-Femmes et Maïeuticiens s’inscrit dans une démarche proactive pour faire évoluer les mentalités, lever les tabous et assurer une meilleure connaissance des DSSR et des conditions encadrant l’ISG. Il ne s’agit pas de promouvoir l’avortement, mais d’œuvrer pour une prise de décision éclairée, dans un cadre respectueux des droits fondamentaux et de la santé des femmes.
UN ENGAGEMENT POUR L’AVENIR
La lutte contre les avortements clandestins passe par une approche globale qui inclut l’éducation, la prévention et un accès sécurisé aux soins. L’ABSFM en fait une priorité, convaincue que l’information et la formation sont les meilleurs remparts contre les drames liés aux avortements à risque.
En garantissant un accès équitable aux droits en santé sexuelle et reproductive, le Burkina Faso franchit une étape décisive vers une meilleure protection des femmes et une réduction effective de la mortalité maternelle.
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