La première édition de la journée des leaders coutumiers du Nord s’est tenue à Gourcy, mobilisant les chefs traditionnels pour promouvoir la paix et la cohésion sociale dans un Burkina Faso confronté à de multiples défis.
Le samedi 28 décembre 2024, le palais royal de Gourcy a été le théâtre d’un événement inédit : la Journée des Leaders Coutumiers de la Région du Nord. Cette rencontre, organisée par l’Association Monde Rural (AMR), partenaire facilitateur du Projet Communautaire de Relèvement et de la Stabilité du Sahel (PCRSS), a rassemblé des chefs coutumiers venus de neuf localités, dont Ouahigouya, Titao, Yako et Arbollé.
Sous le thème « Contribution des autorités coutumières dans la construction d’une paix durable au Burkina Faso », les discussions ont permis d’aborder des questions cruciales pour le renforcement des mécanismes locaux de dialogue et la prévention des conflits.
UN CADRE DE RÉFLEXION POUR UNE PAIX DURABLE
Amadou Wangré, coordonnateur national de l’AMR, a souligné l’importance de cette journée :
« L’objectif est de renforcer les mécanismes locaux de dialogue social pour prévenir les conflits et consolider la paix au sein des communautés. C’est également une opportunité pour les leaders coutumiers de se réapproprier leur rôle et de s’engager activement dans la construction d’un Burkina Faso pacifique. »
Les échanges ont porté sur des sous-thèmes tels que le rôle de la chefferie coutumière dans le vivre-ensemble et la paix, ainsi que les interactions entre chefferies traditionnelles et politique dans le contexte actuel du Burkina Faso.
UN APPEL À UNE RECONNAISSANCE OFFICIELLE
Les leaders coutumiers ont unanimement encouragé l’État burkinabè à l’adoption de la loi portant statut de la chefferie traditionnelle et coutumière. Cette reconnaissance officielle leur permettra de mieux contribuer à la cohésion sociale et à la résolution des tensions communautaires. Le chef de Béma Silmimossi, a appelé à une exemplarité accrue des leaders coutumiers :
« Le vivre-ensemble passe également par une vie exemplaire des chefs traditionnels au sein de leurs populations. »
UN PLAIDOYER POUR LA RÉPÉTITION DE L’ÉVÉNEMENT
Aboubacar Sidiki Nabé, Haut-Commissaire de la province du Zondoma et représentant du gouverneur de la région du Nord, a salué l’initiative et appelé à sa pérennisation :
« Une telle journée doit se répéter pour réaffirmer l’implication de l’autorité coutumière dans la sauvegarde des valeurs sociales, de l’unité et de la cohésion nationale. »
VERS UNE DYNAMIQUE DE RENAISSANCE SOCIALE
Cette première édition marque une étape cruciale dans l’intégration des leaders coutumiers dans les stratégies nationales de paix. À travers leur influence et leur proximité avec les populations, ces autorités traditionnelles peuvent jouer un rôle déterminant dans la consolidation de l’unité nationale.
Alors que le Burkina Faso aspire à retrouver une paix durable, l’implication des chefs traditionnels s’affirme comme un levier incontournable pour restaurer la confiance, prévenir les conflits et redonner espoir à des communautés fragilisées.
FLAST