Ouagadougou, le 23 juillet 2024 – Sanga Boureima, magistrat de grade exceptionnel et conseiller à la Cour d’appel de Ouagadougou, a annoncé sa démission du Syndicat Autonome des Magistrats du Burkina (SAMAB) en réponse à une demande d’explication formulée par le Secrétaire Général du SAMAB, Bruno T. Zabsonré.
Dans une lettre datée du 10 juillet 2024, Zabsonré a accusé Sanga de manquement grave à la discipline syndicale pour avoir participé à l’élection du 29 juin, en personne ou par procuration, malgré une consigne claire de l’intersyndicale demandant aux membres de s’abstenir. En réponse, Sanga a exprimé son étonnement que ce soit le Secrétaire Général du SAMAB, et non un délégué de l’intersyndicale, qui lui demande des explications.
Sanga a souligné que les mesures coercitives et les injures proférées à son encontre sur le forum du SAMAB ont motivé sa décision de s’expliquer. Il a rappelé avoir déjà dénoncé l’inconséquence de l’intersyndicale par un message WhatsApp le 1er juillet 2024, après son appel au boycott.
Il a critiqué l’appel au boycott du Conseil Supérieur de la Magistrature (CSM) lancé par l’intersyndicale, soulignant les conséquences néfastes de cette décision pour les auditeurs de justice en fin de formation, les juridictions fonctionnant au ralenti faute de personnel, et les magistrats en attente de promotion. Selon Sanga, le non-fonctionnement du CSM cause plus de préjudices aux magistrats et au peuple burkinabé que l’intersyndicale est censée défendre.
M Sanga a affirmé que l’appel à boycotter une loi de la République est incompatible avec son statut de magistrat et qu’il ne pouvait s’associer à un tel acte sans s’écarter de ses devoirs envers la République. En conséquence, il a annoncé sa démission du SAMAB, qu’il a qualifié d’instrument de manipulation servant les intérêts personnels de ses dirigeants.
Dans sa lettre, M Sanga a réitéré son engagement envers une magistrature responsable et a exprimé sa disponibilité à travailler avec les militants du SAMAB pour une justice en phase avec le peuple burkinabé. Il a également demandé au Secrétaire Général d’éviter toute future correspondance de ce type, soulignant son souhait de voir sa volonté respectée.
Cette démission marque un tournant dans les relations au sein du SAMAB et pourrait avoir des répercussions sur l’engagement des magistrats burkinabé envers leur syndicat et les décisions prises par l’intersyndicale.
La Rédaction