Ouagadougou, 10 déc. 2023 (AIB)-Le président du patronat burkinabè, Idrissa Nassa, a décidé de réaliser un investissement test de 200 hectares dans la production locale de riz et de blé, afin de réduire les importations de ces denrées qui coûtent au Burkina Faso, près de 180 milliards de FCFA par an.
« Pour donner l’exemple en tant que président du patronat, j’ai pris l’engagement devant son Excellence Monsieur le Premier ministre, d’investir dans l’agriculture sur 200 hectares », a déclaré samedi soir Idrissa Nassa, à l’issue d’un dîner offert par Me Apollinaire Kyelem de Tambèla au monde économique.
Lors de cet événement, le chef de l’exécutif a expliqué la vision du président Ibrahim Traoré visant à réduire les fortes importations de riz et de blé. M. Nassa a sollicité l’accompagnement technique du ministère en charge de l’Agriculture, estimant que si son projet test est rentable, les opérateurs économiques investiront « énormément » dans le secteur agricole.
Le Premier ministre Me Apollinaire Kyelem de Tambèla a promis aux hommes d’affaires que l’État achètera en priorité leurs productions pour l’armée, les prisons, les cantines scolaires, avant d’importer au besoin.
Il a souligné que si les chefs d’entreprise investissent dans le secteur agricole, ils deviendront plus riches, car les populations auront suffisamment d’argent pour acheter les produits de leurs autres secteurs d’activité.
Il a insisté sur le fait qu’il est impossible de mettre au travail une population affamée ni de parler de développement.
Blaise Yoda, conseiller technique en charge du foncier et du développement rural, a précisé que les terres seront cédées uniquement aux personnes qui les travailleront effectivement et pour un bail de 30 ans.
M. Yoda a affirmé que le Burkina Faso importe par an, respectivement 80 milliards et 100 milliards de FCFA de riz et de blé. « Nous avons une consommation moyenne de riz de 50 kg par an et par personne au Burkina Faso », a expliqué le conseiller.
Pour Blaise Yoda, la meilleure manière d’assurer l’autosuffisance alimentaire est de produire sur place. M. Yoda a soutenu qu’avec la conjoncture nationale et internationale, disposer d’argent n’est pas toujours suffisant pour acheter des vivres sur le marché international.
Le président du Conseil national du patronat du Burkina, Idrissa Nassa, a assuré que le secteur privé va accompagner cette « option de développement endogène » car, d’après lui, il n’est pas normal de continuer d’importer tant de vivres, 63 ans après l’indépendance du pays.
AIB