Du 22 au 24 Novembre 2023 ; dans la salle de rencontre du Centre d’Écoute des Jeunes de Ouahigouya ; a eu lieu un atelier d’information et d’orientation des Acteurs des Lycées et Collèges de la région du Nord sur les DSSR / ISG selon la loi. Cet atelier vise de façon générale à renforcer les connaissances des acteurs de l’éducation de la région du nord sur les Droits en Santé Sexuelle et de la Reproduction (DSSR) et l’Interruption Sécurisée de la Grossesse (ISG) selon la loi. Il a regroupé des professeurs en Sciences de la Vie et de la Terre (SVT), des proviseurs et des représentants d’associations. L’atelier est organisé par l’Association Burkinabè des Sages-Femmes et Maïeuticiens d’État (ABSF/ ME) avec l’appui de ses partenaires techniques et financiers dont Pathfinder.
Association Burkinabè des Sages-Femmes et Maïeuticiens d’État (ABSF/ ME)
L’Association est créée depuis 1973. L’Association Burkinabé des Sages-femmes est devenue en 1984 « Association Burkinabè des Sages-Femmes et Maïeuticiens d’État (ABSF/ ME) ». L’ABSF/M est une organisation professionnelle nationale à but non lucratif et est apolitique qui regroupe de nos jours 3580 SFE/ME selon les statistiques de l’année 2022. Leur mission est de faire progresser la profession Sage-femme à travers tout le Burkina Faso en promouvant les sages-femmes et Maïeuticiens du publique et du privé qui sont les plus appropriées pour la prise en charge du couple mère-enfant avant, pendant et après la grossesse. C’est dans ce sens que l’atelier a été organisé pour outiller les acteurs de l’éducation sur les DSSR pour un changement qualitatif de la jeunesse sur la SSR.
Les Avortements au Burkina Faso
Il ressort de l’exposé de Mme KONKOBO/KABRE Boulguissa, que plus d’un quart (25 %) de la mortalité maternelle au Burkina Faso est imputable à l’avortement non sécurisé, une proportion extrêmement élevée, particulièrement si on la compare au taux mondial de 13 %. C’est dans ce sens que l’État burkinabè a voulu encadrer l’avortement afin de diminuer le taux de décès. Ainsi, l’avortement au Burkina Faso est légalisé en vue de préserver la vie et la santé de la femme ; en cas de malformation grave du fœtus, en cas de grossesses issues de viol ou de relations incestueuses. Le Délai autorisé pour avorter est de quatorze (14) semaines avec accord du procureur pour les grossesses issues de viol ou de relations incestueuses. Pour les deux autres cas ; l’IVG est à tout âge gestationnel. Donc, c’est seulement à ces quatre (04) conditions que l’avortement est possible selon la loi. La loi 025 portant code pénal ainsi que la loi sur la santé de la reproduction adoptée en 2005 spécifient que : Un médecin doit attester de la nécessité thérapeutique d’un avortement et un procureur public doit établir un lien de causalité dans le cas du viol. En d’autres termes, l’avortement clandestin est condamné par la loi burkinabè.
Pour ou contre ?
Au-delà des croyances religieuses et des convictions personnelles ; il est question de sauver des vies à travers les lois et non de faire la promotion de l’avortement. Il est aussi question de sensibiliser les populations de l’existence de ces textes juridiques en matière d’Interruption Sécurisée de la Grossesse (ISG) ; comme le dit l’adage populaire « nul n’est censé ignorer la loi ».
Connaitre ces textes permettra à plus d’un burkinabè de pouvoir sauver des vies. En effet, des femmes ne savent pas qu’elles peuvent avoir légalement accès à une Interruption Volontaire de Grossesse (IVG) sans risque suite à un viol, un inceste, en cas de malformation fœtale ou pour sauver la vie ou préserver la santé physique de la femme. Une connaissance du dispositif juridique et sa vulgarisation évitera la vaste majorité d’entre elles ayant été pratiquées dans la clandestinité et dans des conditions à risque qui mettent en danger la santé et la vie des femmes.
FLAST